Naissance d’une légende…

Notre équipe pratiquement au complet, il est temps de regarder en arrière et de faire un bilan de ceux laissés lâchement sur le bas coté de la route... Nous avons eu en essai un être particulièrement charismatique, profond et sensuel, dont l’objet de cet article est d’en dresser le portrait. Sa légende demeure.

Il a fallu 3 films à James Dean, 3 ans de solos psychédéliques à Jimi Hendrix, et seulement 3 jours à Alain de Melun (dit Speedy) pour nous laisser une empreinte indélébile.

Brun, de profil bréviligne, on pourrait dire que c’était un homme « bien dans ses similis Ray Bans », solidement attachées par un cordon d’amarrage emprunté au port autonome du Havre (leçon retenue de sa paire précédente, égarée en CP...).

Avec un tel portrait, vous vous imaginez peut être un homme d’une quarantaine d’année, à cheval sur sa Harley, bouffant du moustique et traversant la route 66 de part en part ? Eh bien, enlevez la Harley, nettement plus bruyante qu’une 103, misez plutôt sur une chemise boutonnée jusqu’à plus souffle, recouvrant un Damart taille 12ans, un cardigan vert pastel torsadé tricoté par mémé, et des charentaises (rustique, mais la laine de mouton absorbe tellement bien les odeurs de pieds..) : votre biker vient de rentrer en maison de retraite.

Il est vrai que ce style ‘maman-m’-achète-mes-slips-à-45 ans’ fut apprécié dans une autre ère géologique, mais allons-nous nous plaindre d’avoir côtoyé un collector, hein ???

Ce qui fait le charme d’Alain de Melun, c’est sa personnalité féline. Il en déborde. Outre la comparaison facile aux odeurs de fauve, il restait tapis derrière son bureau, guettant toute apparition féminine au dessus des herbes hautes, ou en l’occurrence ici, ces Ray Bans (Au fait ! Pratique le cordon ! Hein ? Je l’ai déjà dit.. ?). On sentait (témoignage poignant de sa voisine d’en face, qui se gratte l’épiderme frénétiquement en évoquant ces souvenirs...) qu’il se laissait aller à des rêves de folles nuits, achevées idéalement vers 19h, afin d’arriver à temps pour la soupe et d’éviter le courroux parental (On peut être félin et aimer le Big Dil). Une fois n’est pas coutume, sous sa carapace d’homme rude, il y avait bel et bien une tortue.

Je sens qu’au travers de cette ébauche de portrait, qu’une unique question subsiste et taraude votre curiosité… Comment un employé aussi racé a-t-il pu être recalé ? Eh bien, l’épreuve d’ethnologie et de géographie lui aura été fatale.. Qui aurait pu deviner à brûle pour point que la Bretagne n’a jamais été, et n’est pas en prévision de devenir, une enclave polonaise ? On comprend avec bienveillance que cette étourderie ait été inscrite au fer rouge sur sa candidature de responsable des expéditions.

S’il m’écoute, aux confins de sa cabine RATP, j’aimerais qu’il sache.. que l’erreur est humaine.. Tout simplement.